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A la tête des Comores, il est devenu le nouveau président de l’Union africaine. Une première à ce niveau de responsabilité au sein de l’instance pour un Etat insulaire.
Propos recueillis parNoé Hochet-Bodin(Addis-Abeba, envoyé spécial)
Temps de Lecture 2 min.
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Azali Assoumani est devenu, le 18février, le 21eprésident de l’Union africaine (UA). Chef de l’Etat des Comores, il succède, pour une année, à son hom*ologue sénégalais Macky Sall. Auteur d’un putsch en1999, cet ancien militaire a été éluà la tête du minuscule archipel de l’océan Indien en2016. Il ne dispose que d’une force de frappe diplomatique limitée pour faire face aux multiples défis politiques, économiques et sécuritaires qui minent la stabilité du continent.
C’est la première fois, avec votre accession à la présidence de l’Union africaine, qu’un Etat insulaire atteint un tel niveau de responsabilité au sein de l’instance. Que répondez-vous à ceux qui s’interrogent sur votre capacité à mener à bien cette mission?
Azali Assoumani Le tour de la région Afrique de l’Est était venu et notre élection démontre que tous les pays ont les mêmes droits de diriger l’Union africaine, y compris un pays qui a une superficie [2235km2] et une population [822000habitants] réduites par rapport à d’autres Etats de la région. C’est un bon message. Désormais, je ne peux pas décevoir mes pairs africains.
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Quels seront les dossiers prioritaires de votre présidence à la tête de l’UA?
Le défi principal, c’est la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), un défi stratégique qui prend beaucoup de temps à mettre en place. En amont, un point important doit être résolu et soutenu pour permettre l’éclosion de la Zlecaf: la paix et la sécurité. En aval, on doit faire en sorte que les jeunes aient de l’emploi. En attendant, il y a des problèmes urgents qui se posent tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. On doit trouver des solutions, même temporaires.
Dans votre discours d’investiture à la tribune de l’UA, vous avez demandé «l’annulation complète de la dette africaine». Comment comptez-vous agir auprès des bailleurs internationaux?
J’ose espérer qu’on sera entendu. Nous avons déjà eu une réunion en ce sens avec Charles Michel [le président du Conseil européen], ainsi qu’avec la Banque mondiale. Ces annulations de dette nous permettraient de relancer l’activité. Le message a été compris par nos partenaires. Reste à voir la méthodologie. L’objectif est d’avoir un consensus avec nos bailleurs en2024.
La situation sécuritaire se dégrade dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Des dirigeants du Rwanda et de la RDC sont venus à Moroni avant votre prise de fonction à l’UA. Quelle est votre marge de manœuvre alors que deux médiations sont déjà en place (par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est et l’Angola)?
J’ai discuté avec les deux parties, notamment sur la façon dont je vais pouvoir me déplacer dans la région. Il faut éviter la cacophonie. Je ne vais pas remplacer les initiatives de médiations en cours mais les appuyer.
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Vous rappelez souvent à la tribune des Nations unies le caractère comorien de l’île de Mayotte (le 101edépartement français est revendiqué par les Comores depuis 1976). Allez-vous porter le même message à la tête de l’Union africaine?
Pourquoi pas. Mais il faut être efficace: je préfère en parler directement à l’Elysée plutôt qu’à la tribune de l’ONU. Quand j’étais à Paris [en janvier], j’ai dit à Emmanuel Macron que Mayotte est comorienne, il m’a répondu qu’elle est française. Comment trouver une solution? Sans prétention, je pense que le dialogue est la clé. Cela fait quarante-sept ans [les Comores sont devenues indépendantes le 6juillet1975] que nous présentons des résolutions à l’ONU, à la Ligue arabe et à l’UA. Ce n’est pas suffisant. La paix de la région concerne aussi la France. La sécurité nous interpelle tous.
Où en est le dialogue avec Emmanuel Macron?
Malgré ce contentieux, nous entretenons de très bonnes relations avec Paris. La France a fait une très grande contribution dans le cadre de notre politique d’émergence. Nous avons beaucoup d’intérêts communs, on souhaite le montrer aux peuples comoriens et français. En France, il y a plus de 300000Comoriens, c’est presque la moitié de notre population. On a donc l’obligation de discuter. J’ai bon espoir qu’on parvienne à une solution.
Noé Hochet-Bodin(Addis-Abeba, envoyé spécial)
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